Culture et politique IIIème république : l'Université
Bibliographie :
Christophe Charle, Les élites de la République, 1880-1900, Fayard, 1987.
Christophe Charle, La république des universitaires 1870-1940, Seuil, 1994.
Christophe Charle, Jacques Verger, Histoire des universités, XII-XXI èmes siècles, PUF, 2012. [1ère éd 1994]
Béatrice Compagnon, Anne Thévenin, Histoire des instituteurs et des professeurs, de 1880 à nos jours, Perrin, 2010. [1ère éd 2001]
Françoise Mayeur, Histoire de l’éducation et de l’enseignement, t. III, 1789-1930, éd Perrin, 2004. [1ère éd 1981]
Documents joints : Ch Charle, La république des universitaires, tableau 4 : pp 328-329, 336-337, 338-339 Fr Mayeur, Histoire de l’enseignement…, carte p 626
« L’enseignement supérieur est le tronc puissant dont la sève alimente l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire. Ceux-ci n’en sont que les émanations… ils n’ont pas le pouvoir de créer la science. L’esprit scientifique pénétrant la société peu à peu, descendant de l’enseignement supérieur dans les deux autres ordres de l’enseignement, est véritablement la seule digue à opposer à l’esprit d’utopie et d’erreur. » Jules Ferry, Discours, 1883.
On ne saurait mieux dire la place centrale de l’université et des grandes écoles dans la perspective du sujet : elle est à la fois en lien avec la sphère hautement sensible de l’école et avec le monde des intellectuels. Ceux-ci se forment en son sein, ils en sont issus quand ils ne la peuplent pas, il est de toute première importance pour le pouvoir d’avoir un pied dans le système. Cela explique la difficulté à se départir du modèle napoléonien hérité, si efficace pour contrôler l’enseignement supérieur. Cela explique aussi l’allergie française au système universitaire anglais ou allemand (humboldien) à la fois admiré et fui, car trop indépendant. (D’ailleurs en France, on écrit l’Université au singulier et avec une majuscule, ce qui en dit long…) Du coup, il est contourné par les écoles qui distillent