Souvent dans la littérature du XX° siècle, des évènements banals sont à l’origine d’un grand amour. L’extrait du roman de Clair de femme, écrit en 1977 par Romain Gary trois ans avant son suicide, parle d’un homme qui a rencontré l’âme sœur en la bousculant dans la rue. Dans ce récit rédigé à la première personne du singulier, le narrateur parle d’une rencontre qui laisse supposer qu’il a lui-même vécu. Cette rencontre entre le narrateur et une femme a tout ce qu’il y a de plus banal. Le banal est-il souvent utilisé dans la littérature romantique ? Des techniques narratives très particulières laissent penser que ce roman sera essentiellement basé sur ce qui fait l’essence même d’un couple. Tout d’abord nous étudierons les critères d’une situation banale. Enfin sera développé la psychologie des personnages.

Dès le début, le narrateur prépare le lecteur à l’arrivée d’un bouleversement, d’un évènement proche « je descendais du taxi ». L’emploi d’un verbe d’action au début du récit nous donne le sentiment que quelque chose va se produire. En effet le verbe au passé simple « heurtai » brise ce suspens, c’est une action brève, sec entre le narrateur et une inconnue. Un jour de « petite pluie fine qui s’ennuyait », l’auteur en sortant de son taxi heurte une femme, fait tomber ses provisions et essaye de rattraper son geste maladroit en l’aidant à les ramasser. Cet évènement rompt l’ennui de la pluie en amenant une toute nouvelle tournure au récit. La pluie joue beaucoup sur l’atmosphère romantique. En effet la qualité principale de la pluie est la romance. Elle invoque des sentiments intimes. Le narrateur nous plonge donc dès le début du roman dans un univers romantique grâce à une situation banale qui permettra la concrétisation d’une rencontre.

Les deux personnages ont à peu près le même âge « elle devait avoir mon âge, à quelques années près ». Tout deux sont dans la force de l’âge puisqu’il est question de «cheveux blancs» et de «rides». Le