Céline voyage au bout de la nuit

14565 mots 59 pages
La syntaxe populaire : Cette langue populaire est orale, et diffère donc syntaxiquement de la langue écrite. La phrase écrite est soumise à une armature syntaxique, poursuit, point par point, une signification univoque parce qu'on n'a pas alors la possibilité de rectifier l'énoncé, est close sur elle-même. L'organisation habituelle de l'écrit, fondé sur le découpage en phrases complètes et sur le primat du sens, est gauchie par la langue orale qui peut profiter de l'intonation et de toutes les possibilités de communication extra-linguistiques que donne la co-présence du locuteur et de l'auditeur pour remédier à une ambiguïté de construction, pour s'assurer, du regard, que l'auditeur a bien compris ce qu' « on veut dire ». De ce fait, la langue orale a une syntaxe simplifiée. Son usage permet à Céline d'accroître le rôle du rythme. On peut remarquer en particulier :
- la répétition de ça qui rend la première phrase du livre significative ;
- la réduction de la négation verbale à son second terme, « pas » ;
- la suppression du pronom dans « Faut être osé » (page 192) : Bardamu, voyant les gens cracher par terre à Manhattan, se scandalise ; sa réprobation morale le met du côté des gens bien, mais sa faute de syntaxe montre qu'il est du peuple ;
- la suppression d'une bonne part de la ponctuation, surtout des virgules, ce qui crée des ambiguïtés : « Ils en prenaient eux les gens de la fête » (page 480) : faut-il comprendre que les gens prenaient de la fête ou qu’il y a des « gens de la fête »? ;
- l'emploi explétif de « que » ;
- le renoncement à l'inversion des termes du syntagme verbal dans des phrases comme « que je lui dis », « qu'il me répond » ;
- le redoublement, sous forme d'un pronom, d'un élément présent dans la même phrase sous la forme d'un substantif ou d'un autre pronom ; il peut s'agir d'une anticipation : « Il avait l'air de la saluer lui, ce cavalier à pied, la guerre, en entrant » (page 16) ou d'une reprise ;
- le renoncement à la

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