Dans quelle mesure la forme littéraire peut-elle rendre une argumentation plus efficace ?
Philosophe des Lumières, Rousseau a commencé à écrire à quarante ans. Cependant malgré sa notoriété, il avouait lui-même que son style d’écriture était trop lourd.
A contrario, Voltaire pensait à son style avant même d’écrire, et y attachait beaucoup d’importance.
Or, leurs œuvres respectives étaient autant convaincantes. Donc ce qui importe, c’est le fond du développement. Mais quelle stratégie argumentative adoptaient-ils pour faire l’unanimité ? Par quels moyens rendaient-ils leur argumentation plus efficace ?
Nous allons d’abord traité le genre qui définit cette dernière, les procédés rhétoriques, et pour finir les registres.
En premier lieu, nous notons que lorsque l’argumentation appartient à un genre littéraire particulier et une catégorie d’écriture distincte, elle a une visée d’autant plus précise, et se voit plus efficace.
D’une part, certains genres, sont par définition voués à l’argumentation. Un genre, est une catégorie d’œuvres littéraires. Il y en a plusieurs types, et comme nous l’avons dit, certains sont obligatoirement argumentatifs.
Prenons par exemple, l’apologue, récit ou narration à valeur didactique (qui donne une leçon). Nous pouvons citer pour apologue connu, les fables de La Fontaine, qui chacune d’elle a une morale.
Mentionnons également le plaidoyer : exposé argumenté, pour défendre une personne, une idée, une institution. Évoquons le célèbre plaidoyer de Cicéron pour Archias, où il met en avant l'incapacité d'individus appartenant à une colonie grecque d'obtenir la citoyenneté romaine.
Enfin, nous pouvons citer l’essai, texte argumentatif dans lequel l’auteur donne son point de vue sur un sujet, sans plan préétabli, sans prétendre épuiser le sujet. Donnons pour l’illustrer le grand et long essai de Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, où il donne pratiquement tous les objectifs des