Darfour
André Malraux a dit : « L’homme est né quand face à un cadavre il a murmuré : pourquoi ? ». En l’occurrence ce n’est pas un corps mais des milliers qui ont jonché le sol et le jonchent toujours dans deux petits territoires africains longtemps loin des caméras : le Tchad et le Darfour. Doit-on en déduire que de nombreuses démocraties ont perdu un peu de leur humanité ? Elles avaient les capacités d’intervenir dès le début des problèmes et pourtant elles n’ont attendu que la forte médiatisation pour réagir. Et pourtant les chiffres sont élevés : il y aurait eu au moins 300000 morts et environ 10 000 personnes y meurent chaque mois. Résumé des faits passés et des tensions actuelles.
Qu’est ce que le Darfour ?
Le Darfour est une région de l’ouest du Soudan (plus grand pays africain) dans le désert très aride du Sahara. Sa taille est de 510 000 km2, sa population de six millions d’individus. Elle est composée de trois provinces : Gharb Darfour, Chamal Il Darfour et Djanoub Darfour. Darfour signifie « maison des Fours », les Fours représentent une ethnie de plus de 500 000 personnes, une communauté « noire » vivant dans le massif du Djebel Marra. Le nord n’est fait que de sable tandis que la savane recouvre le sud. Les monts Marrah sont au centre de cette province. Il fut malheuresement un lieu sombre de l’histoire dans lequel des tribus arabes prirent de force des Noirs soudanais pour en faire des esclaves.
L’islam y fut introduit au XIV ème par la dynastie Toundjour et son premier roi Ahmed el Makour. Son arrière-petit-fils, le sultan Dali, créa le code pénal qui différait de la loi coranique. Ahmed Bakr, roi de 1682 à 1722, musulman pratiquant, imposa l’islam comme religion nationale. Après cette période fut déclenchée une guerre de succession qui affaiblit le royaume. En 1821, les Egyptiens ont tenté d’envahir tout le territoire mais ils ont échoué. Un homme d’affaires de Karthoum Az-Zoubayr Rahman créa un commerce florissant au