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Henri Fantin-Latour - L'atelier des Batignolles, 1870
Ce que je vois :
Sur ce tableau, je vois un peintre, entouré de sept hommes à cravates. De gauche à droite, on peut reconnaître Otto Schölderer, peintre allemand venu en France rencontrer les disciples de Courbet ; Manet, le visage aigu, assis devant son chevalet ; Auguste Renoir, coiffé d'un chapeau Zacharie Astruc, sculpteur et journaliste ; Emile Zola, porte-parole du renouveau de la peinture ; Edmond Maître, fonctionnaire à l'Hôtel de Ville ; Frédéric Bazille, qui sera fauché quelques mois plus tard, à l'âge de vingt-six ans, pendant la guerre de 1870 ; enfin, Claude Monet.
Les attitudes sont sobres, les costumes sévères, sombres. Les visages pâles, presque graves. Fantin-Latour souhaite que ces jeunes artistes, alors très décriés, soient perçus comme des personnalités sérieuses et respectables. Seul le personnage central, le peintre, est habillé d’un pantalon beige, certainement pour le démarquer, et pour lui donner un air plus décontracté. L'atmosphère générale de l'atelier est également empreinte de sobriété : peu de détails, peu d'éléments de décor. Seuls deux accessoires rappellent au spectateur certains choix esthétiques de la nouvelle école : la statuette de Minerve témoigne du respect dû à la tradition antique, le pot en grès japonisant évoque l'admiration de toute cette génération d'artistes pour l'art japonais.
Ce que j’en comprends :
Pourtant, si Fantin se représente lui-même dans ‘Hommage à Delacroix’, il s’exclue de l’atelier des Batignolles, qui constitue, lui, un hommage à Edouard Manet. Autour de ce dernier, sept artistes sont réunis, toujours en noir et sans échange de regard. Chaque modèle a posé séparément et la position des corps est restée aléatoire et incommode, comme si les figures avaient été plaquées les unes à côté des autres. Fantin a en effet délibérément maintenu cette absence de contact jusque dans la version finale. Les yeux dans le vide ou