De gaulle et l'europe
"Contribuer à bâtir l'Europe occidentale en un groupement politique, économique, culturel et humain, organisé pour l'action et pour la défense, c'est ce à quoi la France veut s'appliquer. Sans doute faut-il que les nations qui s'associent ne cessent pas d'être elles-mêmes et que la voie à suivre soit celle d'une coopération organisée des Etats, en attendant d'en venir peut-être un jour à une imposante confédération. Mais la France, pour ce qui la concerne, a reconnu la nécessité de cette Europe d'Occident qui fut jadis le rêve des Sages et l'ambition des puissants et qui apparaît aujourd'hui comme la condition indispensable de l'équilibre du monde."
Dans cette allocution radiotélévisée du 31 mai 1960, le général de Gaulle lève le voile sur ses sentiments européens et indique le sens dans lequel ses efforts vont aller.
Visionnaire et engagé, Charles de Gaulle fut l’un des premiers à penser l’Europe comme une entité destinée à créer une "solidarité de fait" sans porter atteinte aux souverainetés nationales.
L'idée d'une unification politique des pays du continent européen apparu plus que jamais indispensable dans l'Europe dévastée de l'après-guerre.
Charles de Gaulle fut à l’écart du pouvoir de 1946 à 1958. C’est-à-dire pendant les douze années fatidiques où se mirent en place les institutions européennes et où les journaux martelèrent dans l’opinion l’idée que la construction européenne était souhaitable et inéluctable. Pendant toute cette période, le chef de la France Libre ne fut mêlé ni de près ni de loin à la Déclaration Schuman (1950), aux négociations du traité CECA (1951), au traité EURATOM (1957), non plus qu’au traité de Rome (1957). Pendant son absence politique appelée "traversée du désert", il critique souvent et de façon véhémente, les modalités de la construction européenne.
Il rejette le caractère supranational de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et désapprouve le projet