De la famille nucléaire à la famille parentale
I. Introduction
Lorsque le couple disparaît, se produit une rupture engendrant pour les personnes concernées de grands bouleversements; colère, culpabilité, dépression, désarroi accompagnent cet effondrement.
C’est la rupture avec une communauté de vie qui s’appuyait sur une représentation de la famille unie et d’une parentalité idéalisée à laquelle il faut renoncer.
Les représentations de la famille idéale chez les individus s’élaborent à partir de modèles transmis à l’intérieur même de leur propre famille d’origine (transmissions générationnelles) et des représentations sociétales dominantes. Ces représentations ont évolué à travers les époques en même temps que le rôle assigné à la famille et à ses membres, relativement à leur place, leur genre, dans un contexte historique et économique donné. Nous ferons un point rapide sur l’histoire de la famille et du couple, qui nous renseignera sur le passé et surtout nous permettra de relativiser le présent. (II. Point d’histoire)
L’institution du divorce et la montée de l’individualisme sont à l’origine de l’accroissement des ruptures familiales pendant toute cette époque moderne :le nombre des divorces a triplé entre 1970 et 2002 passant de 11.8 % à 38,3 % En dépit du regard plus tolérant de la société vis-à-vis de ces séparations, les représentations dominantes intériorisées par les individus se raccrochent à une famille nucléaire traditionnelle, fondée à la fois sur les liens affectifs unissant ses membres et sur la priorité donnée pour chacun d’eux à la réalisation de soi, enfants, homme et femme.
Cette inadéquation entre l’idéal intériorisé et la réalité de la rupture rend nécessaires des renoncements, des acceptations et des réaménagements pour imaginer une autre parentalité.
Nous étudierons dans un second temps la remise en cause des représentations (III. L’effondrement ou la remise en cause de l’idéal