De la suzeraineté à la souveraineté
Un juriste anonyme, auteur des « Etablissements de saint louis » a écrit : « Le roi ne tient de nelui, fors de Dieu et de lui », on voit ici la notion de suzeraineté et de souveraineté en contradiction.
La suzeraineté est une notion de droit féodal qui fonde le droit de commander sur la patrimonialité du pouvoir et les liens personnels conventionnels qui unissent les vassaux à leur seigneur. Quant à la souveraineté, c’est une notion de droit public reposant sur l’idée abstraite d’un pouvoir exercé sur un territoire et qui remplit une fonction.
Aux alentours de l'an 1000 la féodalité est désorganisée et la dispersion du pouvoir est à son comble. A partir du XIème siècle la féodalité s'est progressivement structurée et le résultat est une féodalité ordonnée formant l'architecture d'un système politique coordonné. Le centre de gravité de la société française s’est entièrement déplacé. La seigneurie n’est plus l’institution essentielle et caractéristique. Le rôle dominant va de nouveau appartenir à la royauté. Les crises ont été nombreuses, la royauté a connu des alternatives de force et de faiblesse. L’institution royale s’est beaucoup accentuée depuis le XIVème siècle. Dès lors, l’accroissement du domaine royal s’accélère malgré des reculs passagers. Sous Philippe le Bel, la Champagne lui est incorporée. L’acquisition du Dauphiné par Charles V l’étend en terre d’Empire. Peu à peu d’autres terres s’acquièrent en terre d’Empire et au début du XVIème siècle s’y adjoint la Bretagne, l’un des derniers grands fief. Pour le roi il ne s’agit plus de reconstituer le royaume mais d’atteindre les frontières naturelles en annexant le plus possible de l’ancienne Lotharingie. A mesure que le domaine royal s’étend, l’importance des grandes seigneuries autonomes diminue mais cette transformation fut contrariée aux XIVe et XVe siècles par l’existence d’une féodalité nouvelle : la féodalité des apanagistes. Le roi étant devenu de plus en