De quelle vérité l’opinion est-elle capable ?
Introduction :
Selon Platon, philosophe grec et disciple de Socrate, (427 – 347 av. J.C.) « rien n’est plus funeste à l’homme qu’une opinion fausse ». Mais peut-on dire d’une opinion qu’elle soit vraie ou, au contraire, fausse, puisqu’elle n’est que subjective ? Nous ne pouvons pas dire en bloc que l’opinion est « fausse ». On y trouve toutes choses et aussi son contraire. Elle peut contenir des idées justes, mais aussi des préjugés grossiers, des idées fausses, des affirmations creuses et superficielles. Pourtant, l’opinion comporte une certaine vérité.
Echappant à l’examen critique, l’opinion (la doxa) est une croyance ou un assentiment qui comporte des degrés allant de la simple impression à la certitude et qui d’autre part porte sur la réalité ou la vérité d’une chose selon une plus ou moins grande probabilité. Autrement dit, l'opinion n'est pas fondée rationnellement. Elle se définit comme une croyance, un préjugé, un savoir mal assuré.
Au contraire, la vérité est un savoir qui peut rendre raison de lui-même. Selon la définition classique, la vérité est la conformité entre un jugement ou une pensée affirmant quelque chose à propos de quelque chose et l’état de la chose auquel ce jugement renvoie. La vérité désigne un jugement qui, en droit, ne peut susciter que l’accord.
Mais comment caractériser la vérité que l'opinion, en tant que jugement personnel et non justifié rationnellement, est susceptible de procurer ? Un savoir non fondé est-il susceptible de coïncider avec la vérité ?
L’opinion s’oppose-t-elle radicalement à la connaissance vraie ? Pourquoi tient-on ses opinions pour vraies ? Peut-on dire « à chacun sa vérité » ? Dès lors, comment distinguer le vrai de l’opinion ? Y a-t-il une place pour des vérités subjectives ? De quoi la vérité libère t-elle ? Ne pourrait-on pas considérer l’opinion comme premier degré de connaissance ?
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