De l'eau potable pour les africains
De l'eau potable pour les Africains
PAR OMAR KABBAJ ET MICHEL CAMDESSUS *
[11 avril 2005]
Le récent rapport des Nations unies intitulé le «Projet du millénaire» affirme que l'Afrique est à la traîne, dans la réalisation des objectifs de développement du millénaire. L'un des plus importants parmi ces objectifs vise à réduire de moitié, avant 2015, la proportion des personnes qui n'ont pas un accès durable à l'eau potable et aux services d'assainissement de base. Aujourd'hui, environ 300 millions de personnes en Afrique, soit plus du tiers de la population du continent, n'ont pas accès à l'eau potable, et 400 millions, soit près de 50%, aux services d'assainissement. L'insalubrité de l'eau et la précarité des services d'assainissement sont à l'origine de nombreuses maladies qui sévissent en Afrique. Autant de facteurs qui expliquent les taux de mortalité infantile alarmants. Dans la plupart des pays, les femmes et leurs filles consacrent souvent de longues heures à la recherche de l'eau. Elles doivent parcourir des kilomètres pour en trouver. Cette corvée constitue l'une des principales causes du faible taux de scolarisation des filles en milieu rural.
Le 1er avril, nous avons eu le privilège de présider conjointement une conférence internationale sur l'alimentation en eau et l'assainissement en Afrique, organisée par la Banque africaine de développement. Des ministres venus de la quasi-totalité des pays africains y côtoyaient les représentants d'organisations bilatérales et multilatérales d'aide tels que l'Unicef et la Banque mondiale, d'une part, et les ONG, d'autre part.
La conférence s'est achevée par l'adoption de la déclaration de Paris sur l'alimentation en eau et l'assainissement en zone rurale. La déclaration annonce une plate-forme commune d'action inspirée par la proposition de la Banque africaine de développement. Cette proposition, adoptée après des consultations intensives,