De la democratie en amérique
VIE DE LA DISCIPLINE I il, que j’ai écrit ce que j’ai écrit ». Tocqueville semble animé par la volonté de mettre à distance l’événement-avènement redouté, non pour s’en détourner mais bien plutôt pour tenter de le maîtriser par la pensée. Certains commentateurs
[1, 2] souligneront d’ailleurs la dimension aristo- cratique du libéralisme tocquevillien.
En second lieu, par le périple de neuf mois (la plupart du temps en diligence ou en …afficher plus de contenu…
Pour Tocqueville, une démocratie ne se réduit pas à un régime politique, elle doit plutôt se comprendre dans son épaisseur multidimensionnelle. En effet, elle s’appuie sur des fondements culturel, sociologique et anthropologique dont la logique commune résiderait dans un processus historique irréversible d’égalisa- tion des conditions entre des individus revendiquant toujours davantage leur autonomie respective.
L’égalisation des conditions, un processus « providentiel »
Dès la première phrase de l’introduction de De la démocratie en Amérique, Tocqueville annonce quel sera le fil rouge de ses analyses ultérieures : « Parmi les objets nouveaux qui, pendant mon séjour aux
États-Unis, ont attiré mon attention, aucun …afficher plus de contenu…
Cette domination serait d’autant plus effi- cace qu’elle parviendrait à finement régenter, par la douceur, les ressorts les plus intimes des comportements individuels. Au-dessus de cette multitude ainsi cloisonnée s’élèverait donc « un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort.
Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.
Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à