declaration des droits de la femme et de la citoyenne
Introduction
Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie Gouze, qui a été fermement engagée dans la Révolution de 1789, est une personnalité emblématique des débuts du féminisme. Deux ans après, elle s’inspire de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » pour publier sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, destinée à l’ex-reine Marie-Antoinette. Elle l’écrit dans l’espoir d’obtenir les droits que la mise en place d’une nouvelle constitution n’a pas accordés aux femmes.
Problématique : Par quels procédés Olympe de Gouges exprime-t-elle sa dénonciation de la condition féminine et sa revendication des droits des femmes ?
Nous étudierons comment, en mêlant l’émotion et l’indignation à l’argumentation méthodique, l’auteure va dénoncer la condition féminine et revendiquer une amélioration de celle-ci.
I. Une dénonciation émue de la condition féminine
a) Une déclaration empreinte de passion utilisation d’un lexique politique pour contester la primauté masculine : « souverain empire » (l. 2), « opprimer » (l. 3), « empire tyrannique » (l. 5), « commander en despote » (l. 13) → L’emprise de l’homme sur la femme est assimilée aux formes les plus contestables du pouvoir, que la Révolution prétend abattre.
Décalage entre les hommes et leur temps : « dans ce siècle de lumières et de sagacité » (l. 12), antithèse hyperbolique : « l’ignorance la plus crasse » (l. 13) → l’homme est en opposition avec le siècle des Lumières. Il n’est pas en accord avec son époque. Son pouvoir est obsolète.
Elle défend l’ensemble des femmes et souligne leur dignité : « le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances maternelles » (l. 39-40.
b) Un discours marqué par l’indignation questions oratoires, apostrophes adressées à l’homme : « Homme, es-tu capable d’être juste ? » (l. 1) registre polémique → elle entre en débat en tant que femme avec celui qui selon elle exerce un pouvoir injuste.