Democratie en afrique: mythe ou realite
Il est généralement admis que la démocratie est un mode de gouvernement où le peuple exerce la souveraineté. Pour Abraham Lincoln, la démocratie est « le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ». Prise dans ce sens, la démocratie s'oppose à tout pouvoir qui n'est pas l'émanation du peuple.
Dans la véritable démocratie, le détenteur du pouvoir est le peuple appelé souverain primaire. Les citoyens ne pouvant tous exercer cette souveraineté, ils délèguent leur pouvoir à un nombre restreint d'élus qui l'exercent à leur place.
Ces personnes sont désignées à travers des élections libres et transparentes. Ainsi, le pouvoir exercé par les élus l'est au nom du peuple qui le lui a temporairement transféré et à qui ils doivent rendre compte.
Malheureusement, dans un pays comme le Gabon, nous avons affaire à une démocratie de façade, caricaturée. L'on fait certes parler les urnes mais le résultat n'est pas l'expression de la volonté souveraine du peuple mais plutôt de la puissance du « prince ». En conséquence, les dirigeants deviennent, au fil du temps, de moins en moins enclin à accepter le contrôle du peuple. La démocratie devenant alors « le pouvoir du plus fort, par le plus fort et pour le plus fort ».
Dans la démocratie comme dans la dictature, la victoire se prépare. La méthodologie utilisée différencie la victoire de l'une de celle de l'autre.
Comme le dirait le Président gabonais, Omar Bongo Ondimba : « En Afrique, on n'organise pas les élections pour les perdre ».
L'expérience nous a montré qu'il était plus facile à celui qui est au pouvoir de se faire un résultat qu'à celui qui veut y accéder d'avoir un résultat. Triste réalité gabonaise !
Qu'est-ce qu'en fait les élections en Afrique sinon un moyen pratique de légitimation d'un pouvoir spolié et confisqué au peuple ? Après plus de 40 ans de règne sans partage au Gabon, « le grand camarade » dont le pouvoir a été marqué par des violations répétées des droits de