Demoiselles en detresse - Papegau - Bel Inconnu
Comparaison des deux extraits
Introduction
Avant de se lancer dans la comparaison des deux extraits choisis ( Le Bel Inconnu,
v.620-877, Le Conte du Papegau, §4-5), il convient de rappeler quelques éléments-clés de l’étude de Bénédicte Milland-Bove1 : premièrement, le chevalier doit être confronté à l’aventure pour faire ses preuves et se révéler digne de l’amour de la dame ou de la confiance de son souverain : la défense de victimes, et principalement des demoiselles en détresse qui sont particulièrement exposées aux vexations de personnages malveillants dans les romans arthuriens.
Deuxièmement, le rôle des demoiselles est autant de fournir un prétexte à l’aventure que d’assurer un lien métonymique entre arma et amor. Finalement, la relation qu’entretient le chevalier avec ces demoiselles est chaste et dénuée de tout érotisme. Ces remarques sont des motifs récurrents au Moyen Âge, puisés dans un fond culturel commun. Si un roman ou le passage d’un roman ne correspond pas à ces conventions, il est alors nécessaire de chercher le sens de cette divergence.
Structure des deux récits
Commençons par comparer la structure de base de ces romans, car, en regardant l’agencement des deux histoires, l’on se rend compte que l’auteur du
Papegau a bien lu le Bel Inconnu. Certains événements-clés du Papegau semblent en effet avoir été repris du Bel Inconnu, mais agencés différemment
1
La Demoiselle arthurienne. Écriture du personnage et art du récit dans les romans en prose du
XIIIe siècle, p. 173-259.
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dans la chronologie du récit. Apparaît la volonté de l'auteur du Papegau de rendre certains aspects du récit ludiques, comme, par exemple, le fondement de l'histoire lui-même : à peine couronné, Arthur se dégage de ses responsabilités de souverain et prône l’aventure pour l’aventure. Si le Bel Inconnu a comme projet une quête d'identité, un voyage initiatique et donc, un motif de départ
sérieux,