Dette publique
(graphique 1), qui devaient permettre leur décollage rapide en favorisant l’investissement et en accélérant la croissance. Mais, devant les sommets atteints par les ratios d’endettement dans les années 80, un constat s’est imposé : pour de nombreuses économies, et en particulier pour quelques pays d’Amérique latine à revenu intermédiaire, le remboursement de la dette serait non seulement un frein aux performances, mais une tâche quasiment impossible.
Le FMI et la Banque mondiale ont donc lancé, au milieu des années 90, l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), qui devait ramener la dette de ces pays — dont beaucoup sont en Afrique subsaharienne — à des proportions viables. Malgré l’importance de cette question et l’intérêt qu’elle a suscité des horizons les plus divers (le Pape lui-même l’a évoquée, mais aussi des stars du rock), décideurs et analystes n’ont qu’une connaissance imparfaite du sujet.
• Au-delà de quel seuil la dette extérieure compromet-elle les performances économiques?
• Peut-on chiffrer l’incidence de la dette sur la croissance des pays en développement?
• L’impact de la dette sur l’expansion est-il non linéaire ou, en d’autres termes, l’effet d’un alourdissement de la dette dépend-il, par exemple, de l’encours de celle-ci?
• Par quels canaux la dette influe-t-elle sur la croissance?
• Quel bénéfice peut-on attendre, en matière de croissance, d’un allégement de la dette au titre de l’initiative PPTE?
Nous nous sommes efforcés de répondre à ces questions à partir d’un échantillon qui regroupe près d’une centaine de pays en développement suivis sur une période de trente ans.
Les pays tributaires des exportations pétrolières, ceux dont la population est inférieure à 400.000 habitants et les économies en transition sont exclus de cette analyse.