Devoir 3b
A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ? Discutez.
D’abord, il facile de penser que la fatalité est représentée de façon suffisamment semblable dans les poèmes Ô tourments et Cage d’oiseau, puisque les 2 écrivains, Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois, laissent paraître à travers leurs écrits un même sentiment d’emprisonnement. Alain Grandbois, auteur d’Ô tourments, se sent emprisonné par ses tourments. Il déclare « Pourquoi le mur de pierre dites-moi » (v.46), mur qu’il ne peut malheureusement franchir. Le mur de pierres représente le contrôle que l’Église et l’État exercent sur la littérature, la culture, ainsi que sur la société québécoise au milieu du 20e siècle. Ces figures d’autorité, l’Église et l’État, qui se protègent mutuellement, défendent les valeurs traditionnelles telles que la famille, la langue, l’agriculture. Le clergé va même jusqu’à interdire les écrits révolutionnaires qui ne défendent pas les idéologies catholiques. Alain Grandbois est donc victime d’une coutume littéraire qu’il ne désire plus respecter. Parallèlement, Hector de Saint-Denys Garneau éprouve aussi ce sentiment d’emprisonnement dans Cage d’oiseau, comme l’exprime la métaphore suivante ; « La mort dans ma cage d’os. Voudrait-il pas s’envoler » (v. 14-15). La cage symbolise la prison littéraire dans laquelle ce poète de la solitude se retrouve, et expose son désir de s’envoler, sa soif de liberté.
Cependant, les deux textes ne donnent pas la même valeur à la fatalité. En effet, dans Ô tourments, le destin du prisonnier est bien définit, il est représenté comme étant inchangeable. L’auteur utilise cette comparaison « Vous possédez l’éternel dureté des roches. Et les adorables épées du silence ont en vain défié vos feux noirs. » (v.7-9) Même si l’homme emprisonné lutte contre ses tourments, il est condamné à l’échec.