Diagnostic de territoire
1Les politiques publiques font du diagnostic de territoire un préalable à toute procédure territoriale et, de plus en plus, à toute action de développement local. Loin d’être un simple état des lieux d’une situation ou la photographie d’un espace donné, le diagnostic de territoire est d’abord le moment d’une mise en capacité d’agir des acteurs du territoire. Il est donc une “mise en tension”.
2Le diagnostic de territoire est constitutif d’une démarche de développement territorial, “conçu comme l’augmentation de la capacité des acteurs d’un territoire à maîtriser les processus qui les concernent” (Deffontaines et al., 2001). Il ne cherche pas prioritairement à déceler les symptômes de dysfonctionnement d’un territoire qui va mal, mais plutôt à faire ressortir les marges de manœuvre des acteurs pour infléchir les dynamiques en cours. Il est donc un exercice hybride.
3Le diagnostic de territoire doit permettre la formulation d’un jugement sur la cohérence du territoire, mais aussi la mobilisation des acteurs. Il accompagne un changement dans le comportement des acteurs et dans les transformations de l’espace, dans une perspective de développement territorial (Piveteau et Lardon, 2002).
4Différents types d’acteurs sont concernés, ils n’ont pas tous les mêmes attentes, intérêts ni pouvoirs de décision. Leurs rôles évoluent et s’imbriquent dans de nouveaux modes de gouvernance territoriale (Pecqueur, 2001), à la rencontre entre des incitations institutionnelles et des initiatives locales. La constitution des pays dans le cadre de la LOADDT (1999) illustre bien ces nouvelles situations où les services de l’Etat, les collectivités territoriales, les professionnels et la société civile doivent composer, au sein de territoires diversifiés et évolutifs (Lajarge, 2002). Le diagnostic de territoire s’adresse aux acteurs, pour qu’ils se mobilisent dans la mesure de leurs moyens et de leurs compétences, en respectant la