Diaspora chinoise
L'émigration chinoise, dont les débuts remontaient au haut Moyen Âge, s'est accélérée au xixe siècle à l'occasion des troubles politiques liés à la décadence du régime impérial et au dépeçage de la Chine par les puissances occidentales. Les humiliations et le pillage de la Chine commencent en 1842 avec le traité de Nankin qui conclut la première guerre de l'opium et qui permet aux Britanniques de s'installer à Hong Kong. Elles se prolongent pendant soixante-dix ans jusqu'à l'installation de la République de Chine par Sun Yat-sen dont le fragile pouvoir était contesté par d'anarchiques seigneurs de la guerre. Dès le milieu du xixe siècle, les massacres, la famine et l'indicible misère conduisent les Chinois à migrer vers le Nanyang, c'est-à-dire les pays qui du Siam aux Philippines bordent la mer de Chine méridionale.
Entre 1840 et 1900, un million et demi de Chinois s'expatrient en Asie vers Singapour, mais aussi vers là où les attendent les plantations, les mines que veulent exploiter les Européens dans leurs empires coloniaux. Ils s'expatrient donc vers Java, la Birmanie et Sarawak en Malaisie. Le développement et la consolidation des ports francs et des bases stratégiques et commerciales les attirent à Malacca ou encore à Singapour.
Enfin, à la suite du traité de Burlingame (1868) entre la Chine et les États-Unis, la Chine accepte de lever les restrictions à l'émigration, favorisant ainsi l'installation d'une diaspora en Californie. Avec les poussées de xénophobie (le « péril jaune »), le Chinese Exclusion Act de 1882 tend à limiter cette émigration. Le Canada promulgua en 1885 une loi similaire mais moins rigide, obligeant les immigrants chinois à s'acquitter d'une taxe d'entrée. Il faut attendre la loi de l'immigration chinoise de 1923 pour que le Canada ferme complètement ses portes aux