Appien d’Alexandrie (90-160 ap. JC) est un historien formé en Egypte, avocat à Rome et procurateur impérial à Rome vers 150 sous Antonin le Pieux. Celui-ci le charge d’écrire une Histoire Romaine, qui se composait originellement de vingt-quatre livres. Il n’en reste aujourd’hui que sept dont cinq forment les Guerres civiles (livres 13 à 17) dont ce texte est extrait. Il s’appuie sur des sources latines aujourd’hui disparues. Son écriture introduit une nouveauté puisqu’il ne suit pas un ordre chronologique dans son récit mais envisage les différents peuples dans leur aire géographique par rapport à la conquête romaine. Ce texte évoque la dictature de Lucius Cornelius Sylla (186-78 avant JC), un personnage issu d’une branche pauvre de la grande famille patricienne Cornelia. Il commence tardivement sa carrière de magistrat : il est questeur en 108, se distingue en Afrique contre Jugurtha sous le commandement de Marius, « l’Homme nouveau », ce qui fait naître entre les deux hommes une très grande rivalité, que l’expédition de Sylla comme preteur en Asie ne fait qu’augmenter. La Guerre sociale (91-88 av. JC), qui voit l’opposition entre le pouvoir central romain et ses alliés italiens principalement sur la question de leur statut politique, est pour lui une nouvelle occasion de montrer ses talents militaires. Rome accorde la citoyenneté à tous les Italiens, mais la lutte entre les deux hommes devient ouverte sur la question de leur intégration dans les tribus. Au même moment, la province d’Asie est attaquée et Sylla, élu consul pour 88 est chargé de cette guerre. Pendant son absence, le parti populaire réélit une nouvelle fois Marius au consulat et celui-ci prend des mesures pour la répartition des nouveaux citoyens, ce qui entraine des troubles et des massacres pendant cinq jours en 87. Il envisage également de retirer le commandement de la guerre contre Mithridate à Sylla. Celui ci marche donc sur Rome, s’en empare puis soumet toute l’Italie en 86. Il proclame