SUPPLEMENT AU VOYAGE DE BOUGAINVILLE (1772) DE DIDEROT : EXTRAIT DU CHAPITRE 2

Introduction
Diderot est connu pour avoir cosigné, avec D’Alembert, l’Encyclopédie. Il est connu comme étant un « matérialiste hâté » qui défend l’idée que l’homme est un effet du hasard et de la matière, et non pas une créature de Dieu. Il place au cœur de sa réflexion l’idée de recherche du bonheur et de progrès. Dans le Supplément au Voyage de Bougainville, Diderot s’interroge sur les valeurs de ces habitants de Tahiti. Cette œuvre est une réécriture du Voyage de Bougainville, publié un an avant par Bougainville, explorateur. Dans cet extrait, Diderot imagine ce que le chef Tahitien aurait dit à Bougainville, et se place du côté du colonisé. À travers ce discours, Diderot nous éclaire sur les non-dits de la colonisation. Le discours fictif a ici une dimension polémique et didactique.
I- Bougainville au cœur du procès intenté par le discours du vieillard
1) La colère du vieillard
Exclamation, apostrophes montrent l’emportement.
Questions rhétoriques à teneur accusatrice.
Bougainville incarne ici le colonisateur potentiel => « Chef des brigands »
Accusation de la violence de Bougainville : champ lexical de la violence « nuire », « égorger », « sang », etc.
2) Une dénonciation de l’ethnocentrisme
Le chef tahitien dénonce l’intolérance des européens face à ses mœurs.
Il critique les fondements de leur culture : notamment la notion de propriété.
La dernière phrase renvoie les Européens à leurs propres Lumières : elles sont inutiles puisqu’elles ne servent qu’à déshumaniser l’homme.
II- Le Tahitien au cœur de l’éloge de Diderot
1) L’éloge de la vie tahitienne
Vieillard = interprète de Diderot, voix par laquelle il s’exprime ( lettres persanes)
Diderot fait l’éloge de la fusion avec la nature, ainsi que de la vie communautaire.
2) Une finalité morale
Discours du Tahitien => amène l’Européen à réfléchir sur l’immoralité de son comportement. Le Tahitien rappelle