Dimanche 13 fevrier
Il était 9 heures du matin, mon réveil sonna bruyamment. C’était un dimanche matin, dimanche 13 février pour être exact. La perspective d’un 14 février à passer seul, une fois de plus, me fit soupirer et je laissai ma tête tomber lourdement sur mon oreiller.
Je somnolais encore lorsque mon téléphone sonna. Personne, d’ordinaire, ne pourrait trouver une bonne raison de m’appeler un Dimanche et je dis bien "d’ordinaire" car à ce moment-là, rien n’était ordinaire. Les gens, les odeurs, les sons et même les goûts, tout me paraissait différent depuis quelque temps, même mon chat, que j’avais depuis plus de cinq ans me paraissait différent. Lorsqu’il me regardait, je me sentais gêné, et j’évitais de croiser ses deux billes couleur perle. Le fait que la seule présence de mon chat me rende anxieux était stupide, je l’avoue. Cela restait inexplicable, jusqu’à ce que le "bip" du répondeur se fasse entendre. « Eden ? C’est maman. Rappelle-moi, j’ai quelque chose à t’apprendre. » Je poussais un horrible gémissement, j’en avais assez que ma mère veuille à tout prix s’immiscer dans ma vie, enfin, ma belle-mère, celle qui veut aussi à tout prix remplacer ma vraie mère. Après plusieurs grommellements de ma part, je me levai péniblement et jetai un œil à mon réveil.
« 9h15 au café. »
Le café était l’endroit où tous les dimanches, je profitais du peu de calme que m’offrait la table du fond. D’habitude j’y étais déjà assis depuis seize minutes, mais je vous l’ai dit, tout est différent. Et ce matin, l’ennui me retenait. Il m’avait étreint et semblait ne pas vouloir me laisser sortir. Pourtant, je me défis de cette étreinte et sortis, non sans aucun mal. Je vivais seul dans ce grand appartement, seul depuis seulement quelques jours. Il restait des traces de son départ précipité. Cela peut surprendre quand j’ose murmurer que ce n’était ni elle, ni moi qui avions rompu, mais que c’est la vie qui nous a séparés.
Alexielle, de son frêle prénom, en avait eu assez