Discours de la servitude volontaire
Etienne de la Boétie
Edition : Folio plus Philosophie
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1. « Pour le moment, je ne voudrais que tâcher de comprendre comment il peut arriver que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire que tant qu’ils en manifestent la volonté; qui ne saurait leur faire du mal que lorsqu'ils aiment mieux l'endurer que s'opposer à lui. » (p. 8)
2. « Encore ce seul tyran, il n'est pas besoin de le combattre, il n'est pas besoin de le défaire: il est de soi-même défait, pourvu que le pays ne consente pas à la servitude. Il ne faut rien lui ôter, mais ne rien lui donner; le pays n'a besoin de se mettre en peine de rien pour soi, pourvu qu'il ne fasse rien contre soi. » (p. 13)
3. « Soyez décidés à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne veux pas que vous le poussiez ou que vous l'ébranliez, mais seulement: ne le soutenez plus, et vous le verrez comme un grand colosse à qui l'on a dérobé la base, de son poids même d'effondrer au sol et se rompre. » (p. 16)
4. « Ainsi donc, puisque tous les êtres qui ont la faculté de sentir sentent systématiquement le mal de la sujétion, et courent après la liberté, puisque les bêtes qui pourtant sont faites pour le service de l'homme ne peuvent s'accoutumer à servir de l'homme ne peuvent s'accoutumer à servir qu'en protestant d'un désir contraire, qu'elle malchance a donc eu lieu qui a pu dénaturer l'homme, seul né véritablement pour vivre libre, au point de lui faire perdre et le souvenir de son petre premier, et le désir de le retrouver? » (p.20)
5. « Il y a trois sortes de tyrans. Les uns ont le royaume par élection du peuple, les autres par la force des armes, les autres par succession de leur lignage. » (p.20)
6. « Il n'est pas croyable de voir à quel point le peuple, dès lors qu'il est assujetti, tombe soudain dans un tel et