Disert.gratuis.
Le problème n'est pas les critères d'adhésion. La Turquie est loin de les respecter, c'est vrai. Mais tôt ou tard elle les respectera. Les droits de l'homme et l'Etat de droit ? Depuis 2001, Ankara a adopté un train impressionnant de réformes démocratiques : la peine de mort abolie, les prérogatives constitutionnelles de l'armée revues à la baisse, l'identité kurde reconnue... Le génocide arménien ? Les intellectuels turcs, en nombre croissant, invitent le pays à regarder son passé en face, sans encourir les foudres des nationalistes. L'opinion publique semble mûre. Chypre ? (...)
Le problème est ailleurs. Il est plus fondamental. Jusqu'ici, les élargissements ne posaient pas de difficulté car ils concernaient des Etats appartenant au coeur de l'Europe. Intuitivement, on sait que l'Espagne, l'Autriche ou la Pologne sont européennes. Avec la Turquie, l'élargissement concerne pour la première fois un pays ne relevant pas du coeur de l'Europe mais de sa périphérie. Il pose une question de principe : la Turquie a-t-elle vocation à intégrer l'Union ? Il renvoie à un impensé de la construction européenne : quelles sont les frontières ultimes de l'Europe ?
- Faut-il voter oui ou non à un référendum sur l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne ? Différents problèmes, différentes questions se posent.
· Qu'entraînerait l'adhésion de la Turquie ? sur le plan politique, économique, international ?
· La Turquie est-elle une démocratie? Et les Droits de l'homme ?
· Une adhésion de la Turquie coûtera-t-elle cher à l'UE ?
· Et l'islam ? Comment concilier l'intégration de 80 millions de Musulmans et les "fondements chrétiens" de la prochaine constitution ?