Disertation
La circoncision et l’excision constituent des pratiques communes seulement à l’Égypte pharaonique et à l’Afrique noire. Tout d’abord, une précision s’impose : même si la première opération est connue de la tradition juive, la seconde y est absente1. Quand on aborde l’étude de la circoncision et de l’excision, seul l’univers culturel négro-africain présente des similitudes avec l’Égypte ancienne tant sur les rites initiatiques qui accompagnent cette opération que sur le plan de la symbolique. Sur ce, la comparaison entre ces deux entités offre des perspectives très intéressantes car l’approche analogique permet d’avoir un regard certain sur la réalité voilée des faits de civilisation et de dépasser ainsi les apparences.
1Il est admis aujourd’hui que la circoncision juive est une tradition importée d’Égypte. Nous apprenons sous la plume de Zaborowski que « d’après la Genèse, Abraham s’y soumit à un âge avancé, après un long séjour en Égypte, car elle ne fut jamais pratiquée au pays d’Ur des Chaldéens, d’où sa tribu nomade venait. Il l’infligea aux étrangers ses serviteurs, comme à ceux de sa race. Et, détail fort important, “Ismaël son fils avait treize ans, lorsqu’il fut circoncis”. Dans l’Exode au chapitre IV, il est raconté que Moïse retourna en Égypte pour délivrer le peuple d’Israël. Et voici ce qu’on lit [aux] paragraphes 24, 25 et 26 : “Or, il arriva que comme Moïse était sur le chemin dans une hôtellerie, l’Éternel le rencontra et chercha de le faire mourir. Et Séphora prit un caillou ( ?) tranchant, et en coupa le prépuce de son fils, et le jeta à ses pieds et dit : Certainement tu m’es un époux de sang. – Alors l’Éternel le laissa”. – Il n’y avait donc pas de sécurité en Égypte pour les incirconcis. »
Paris, Année 1903, Volume 4, № 1, p. 402. Malgré cette interprétation invraisemblable, l’auteur est l’un des plus