Disqualification sociale
« Fragilité et apprentissage de la disqualification sociale » (pp. 53-82), Serge Paugam, La Disqualification sociale, essai sur la nouvelle pauvreté, 1997 (1991).
Introduction :
Problématique : Qu’est qui caractérise le groupe des fragiles ? Analyse de cette catégorie
Hypothèses : Les fragiles se caractérisent par une précarité économique liée dans la plupart des cas à des statuts juridiques infériorisés : stage de formation, emploi à durée déterminée, chômage etc. Les fragiles bénéficient d’une intervention sociale ponctuelle en raison essentiellement de difficultés financières.
Méthode d’enquête utilisée : Vingt-trois personnes correspondant à la catégorie des fragiles ont été interviewées, soit au total dix-huit ménages. Ces personnes ont toutes été rencontrées et aidées entre 1986 et 1987, soit par le service social de leur secteur soit par le CCAS de Saint Brieuc.
Présentation et analyse du texte :
L’humiliation : les chômeurs issus des catégories sociales modestes éprouvent un sentiment profond d’humiliation dû à un fort attachement au travail. Il en résulte donc une crise du statut créée par ce chômage et par l’humiliation. Ces personnes ont ainsi un fort attachement à la « valeur travail ». Sans travail ils se sentent déshonorés et sans dignité. Ils sont dépourvus d’un élément structurant leur vie.
Dans son enquête, sur les 23 personnes interviewées seules onze d’entre elles sont au chômage. On pourrait donc penser que les autres n’ont pas ce problème de crise de statut. Or c’est également le cas. Les autres personnes interrogées ont une activité mais sont également insatisfaits car celle-ci reste précaire. Ils ont conscience que l’activité qu’ils exercent correspond à une forme intermédiaire peu valorisante entre le chôme et l’emploi classique. « Ils ne sont pas dupes et savent la différence entre « vrai » et « faux » emploi.
L’auteur insiste largement sur fait que, pour ces fragiles, le travail est le mode