Dissertation argumentation directe, indirecte
Un écrivain, de quelque époque et société qu’il soit issu est avant tout un homme. Il est alors probable qu’il s’interroge sur son époque, sa société, lui-même, et sur la nature humaine en général. Et qu’il utilise son art pour défendre ses interrogations et/ou les réponses qu’il y a trouvé. Il argumentera alors afin de susciter au plus une adhésion de son lecteur à sa pensée, au moins une réflexion sur celle-ci. Aussi, il est légitime de disserter sur les différentes voies argumentatives qui s’offrent à l’écrivain. Nous étudierons d’abord la voie d’argumentation directe, puis celle indirecte pour finalement nous demander laquelle des deux est la plus sure. Dans le but de défendre ses idées, l’écrivain peut se tourner vers l’argumentation directe, qui expose clairement thèse et arguments. Afin de mettre en œuvre cette voie d’argumentation, un genre littéraire se démarque comme étant le plus adapté, l’essai. On peut qualifier d’essai tout ouvrage personnel argumenté dans lequel l‘auteur exprime ses idées ou défend un point de vue sur un sujet, sans prétendre épuiser celui ci. En général, l’auteur traite celui-ci sans prétendre arriver à des conclusions définitives.
Etant par définition un genre littéraire large, l’essai peut se présenter de manières protéiformes. Ainsi, les Réflexions ou sentences et maximes morales de La Rochefoucauld ont tout autant leur place en temps qu’essai que les Pensées de Pascal. Cependant, tout genre littéraire peut laisser place à l’argumentation directe sous forme d’un dialogue ou monologue délibératif. Prenons l’exemple de Zola qui, dans sa lettre ouverte J’accuse expose clairement son opinion concernant l’affaire Dreyfus grâce à un monologue délibératif, ou encore Mme de la Fayette, qui dans son roman La Princesse de Clèves, adopte l’argumentation directe à travers le dialogue entre Mr de Nemours et Mme de Clèves. L’efficacité de l’argumentation directe passe par la dimension logique de cette