[Dissertation] fin de dom juan
Après des années de difficultés, Molière obtient la protection de Monsieur, frère du roi, qui lui accorde une pension. Le prestige de l’acteur croît en entraînant son lot de jalousie, et de pressions, notamment de la part des ultracatholiques qui voient d’un mauvais œil la relation entre le monarque et le comédien.
En 1664, sa pièce Tartuffe est censurée. Pour nourrir sa troupe, il écrit en l’espace de deux mois Dom Juan (1665) qui, malgré le succès qu’il rencontra, ne fut joué que 15 fois à cause notamment de son « impiété ». Reprise sur scène au XIXème siècle, elle est aujourd’hui reconnue comme un chef d’œuvre du théâtre français.
Reprenant le thème du Dom Juan de Tirso de Molina dans El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra (1625), cette pièce de théâtre est l’histoire d’un noble sicilien et libertin à l’excès qui, tout au long de la comédie, reçoit différents signes du mécontentement divin avant que celui-ci le happe dans les flammes de l’enfer. Le dénouement de Dom Juan se caractérise par une gradation de la colère divine, une constance dans le comportement du héros et s’achève sur une scène symbolique dans laquelle le libertin blasphémateur est condamné à l’enfer.
Aussi pouvons-nous nous demander comment Molière s’y prend-il pour concevoir une fin aussi surprenante.
Nous verrons dans un premier temps les scènes 4, 5 et 6 du dernier acte comme un dénouement resserré, puis nous analyserons le spectaculaire avant de porter notre attention sur l’aspect paradoxal.
Tout au long de la pièce, les scènes sont dans l’ensemble assez équivalentes en taille, et les actes ont un nombre de lignes semblables. Ceci est notamment dû aux bougies, seul moyen d’éclairer la scène au XVIIIème siècle et qui avaient une durée de vie proche de la vingtaine de minutes. Molière et bien d’autres auteurs devaient ainsi s’astreindre à respecter un temps de parole pour chaque acte de chaque pièce. De plus, la durée moyenne