Dissertation gratuite
ETHIQUE DU SOIN, SEXUALITE ET INSTITUTION
En préambule, il est nécessaire de signifier la difficulté de « la » question que pose la sexualité dans les institutions, difficulté portant sur deux points principaux : 1) La vastitude du sujet qui ouvre le questionnement sur des couples dialectiques (par exemple : sphère intime et sphère publique, individu et institution, transgressions et limites, faillibilité humaine et loi institutionnelle, responsabilité individuelle et vulnérabilité personnelle), et 2) Le tabou qui règne, encore et toujours, sur le sujet du « sexuel », zone d’ombre au sein des institutions, en l’occurrence pour ce qui nous concerne, à l’hôpital psychiatrique. On en parle pourtant, de la sexualité à l’hôpital psychiatrique ; on la lit aussi. L’article paru en 1998 dans un journal féminin « bien connu » et dont le titre, racoleur pour le moins, se trouvait être : « J’ai couché avec mon psy », en est un exemple parlant. Cette « affaire », bien gênante pour « les psys », comme on nous appelle, avait valu au Docteur S., psychiatre, de se voir interdire par la section disciplinaire du Conseil National de l’Ordre des Médecins, d’exercer la médecine pendant quatre mois pour avoir eu des relations « intimes » avec une de ses patientes. Le Conseil d’Etat avait rejeté en décembre 2000, le pourvoi en cassation et s’était positionné en faveur de la sanction du Conseil de l’Ordre, invoquant, je cite : « que le Docteur S. avait acquis un ascendant moral sur une patiente […] ; que même s’il ne semble pas en avoir conscience, ce médecin s’est rendu coupable d’un abus de pouvoir […] ; qu’un médecin ne peut avoir de telles relations avec un ou une patiente en thérapie. Leurs rapports sont bien trop déséquilibrés, le second étant sous l’entière dépendance du premier. Les règles d’éthique qui s’imposent à la profession de médecin interdisent à ceux-ci par exemple d’abuser