Dissertation général de gaulle l1 droit
Le général de Gaulle serait-il resté au pouvoir si l’Assemblée nationale avait été d'une majorité politique contraire à celle qui l’a portée au pouvoir, l’obligeant ainsi à choisir un Premier ministre contre le cours de sa volonté ? C’est à une réponse clairement négative que nous invite Alain Peyrefitte, académicien et proche collaborateur du général de Gaulle, dont il fut le ministre à plusieurs reprises tout en poursuivant une carrière d’élu local (Provins), par cet extrait de la biographie qu’il lui a consacrée. Cette hypothèse d’école, puisqu’elle n’est pas advenue du temps de la présidence de Charles de Gaulle (1959-1969) permet à l’auteur aussi bien de restituer les conceptions originelles qui étaient, selon lui, celles de De Gaulle, que de tenir compte du contexte de son écriture, à savoir la cohabitation la plus longue qu’ait jamais connue la Cinquième République. En outre, les deux têtes du pouvoir exécutif, Jacques Chirac et Lionel Jospin, sont appelées à s’opposer dans un proche avenir lors des élections présidentielles du printemps 2002.
C’est précisément cette cohabitation, qui peut être définie comme la réunion de deux majorités politiques contraires sous un même toit, celui de l’exécutif, l’une incarnée par le président de la République, élu au suffrage universel direct depuis 1962 et l’autre par le Premier ministre, soutenu par une majorité de députés, que cherche à identifier l’auteur pour mieux la dénoncer.
Fille de la pratique plus que de la théorie et de la doctrine, la cohabitation, sans renouveler totalement le débat constitutionnel, a contribué à enrichir les lectures du texte fondateur. A cet égard, l’appréciation portée par l’un de ces acteurs mérite qu’on s’y attarde d’autant plus qu’elle est à rebours de la conception dominante voyant dans la cohabitation, la forme involontaire d’un retour vers un régime assurément parlementaire.
Loin de voir en elle le révélateur de la nature parlementaire de la