L'espace urbain en France : de l'urbanisation à la rurbanisation.

Introduction
La France, qui a longtemps donné d'elle-même l'image d'un pays rural, est en fait un pays citadin. La ville, la grande ville surtout, constitue le cadre de vie des trois quarts des Français d'aujourd'hui : la moitié des citadins habite une ville de plus de 200 000 habitants. Jusque dans les années 1960, l'Insee retenait, pour définir une ville, le seul critère de population. Sur plus de 36 000 communes que compte le territoire français, 5 300 seulement étaient alors des communes urbaines. En nombre de communes, le fait urbain était apparemment minoritaire.
Mais dans la plupart des cas, ces communes urbaines sont rassemblées en agglomérations ou unités urbaines. Aussi, progressivement, l'Insee a-t-elle fait évoluer sa définition de la « ville » pour évoquer désormais l' « aire urbaine », c'est-à-dire un ensemble de communes, d'un seul tenant, constitué par un pôle urbain et des communes rurales dont au moins 40 % de la population résidente travaille dans le pôle ou la banlieue.
Car les visages de la ville sont complexes. Conquérantes, les villes structurent le territoire français, tout en se recomposant sous l'effet de leur propre croissance, gagnant désormais progressivement sur l'espace rural périphérique qu'elles annexent progressivement, dans ce mouvement qu'on définit par le terme de « rurbanisation ».
I. Le poids de l'urbanisation
A. Des villes conquérantes
Très concentré spatialement, le phénomène urbain pénètre néanmoins de plus en plus de vastes espaces du tissu territorial. L'opposition tranchée entre les communes urbaines et les communes rurales n'est pas satisfaisante. À l'interface du rural et de l'urbain, s'observent des phénomènes d'urbanisation dans le rural, proches de la péri-urbanisation. La civilisation urbaine progresse d'autant mieux que, dans l'espace des campagnes, en plus des citadins s'installent aussi des activités non-agricoles.
Au découpage du pays