dissertation huis-clos jean-paul sartre
Dans Huis Clos, les autres sont un mal nécessaire puisque chacun des personnages a besoin de l’audience des autres pour se sentir exister et réaffirmer son égo. En effet, dans cette pièce, la connaissance de soi passe d’abord par celle que les autres ont de nous. Dans un enfer où autrui est le seul point de repère de son identité, les personnages n’ont pas d’autres choix que de compter les uns sur les autres afin de ne pas se perdre. C’est le cas d’Estelle qui, dans un enfer sans miroir, est forcée de se fier au regard de ses codétenus pour se faire une image d’elle «c'est mieux, non, suis le dessin des lèvres; je vais te guider» (p.69). Dans cet extrait, Inès sert de miroir à Estelle pendent qu’elle se met du rouge à lèvre. Le regard d’Inès devient donc une nécessité avantageuse pour Estelle puisque celle-ci est très soucieuse de son apparence. Dans ce salon Second Empire, une dépendance aux jugements d’autrui est présente. Chaque personnage s’accroche à l’estime capitale que portent les autres sur lui puisqu’ils devront rester seuls et ensemble pour l’éternité. Garcin se trouve dans cette position. En effet, il a besoin de convaincre Inès qu’il n’est pas un lâche pour pouvoir lui-même y croire même si ce n’est pas vrai. Si Inès arrête de le considérer comme un lâche, ça pourrait lui suffire à se créer l’illusion malsaine qu’il ne l’est pas. C’est un exemple de la puissance que peut