Dissertation la querelle des anciens et des modernes
L'opposition entre tradition et modernité est une constante dans l'histoire de la littérature moderne. Au XVIIe siècle, avec les débats sur les Lettres de Guez de Balzac (1624-1629) ou la "Querelle du Cid (1637)", c’est surtout la "Querelle des Anciens et des Modernes" qui marque l’Histoire, tant par son intensité (tous les écrivains qui comptent y participent à un moment ou à un autre) que par sa longueur (1653-1715). Elle se déroule en quatre temps. C’est d’abord la "Querelle du merveilleux chrétien" (1653-1674) : quelques auteurs publient des épopées héroïques, prônant la supériorité du christianisme sur le paganisme en littérature. Suivie de la "Querelle des inscriptions" (1675-1676) dans laquelle le milieu culturel s’interroge sur la langue des épigraphes à graver aux frontons des monuments érigés à la gloire du roi. C’est le français qui l’emporta sur le latin. Mais le temps fort de la dispute se situe entre 1688 et 1700. A la suite de la lecture par Charles Perrault de son poème Le Siècle de Louis XIV dans lequel il proclame la primauté de la littérature du temps s’engage une polémique. Les partisans de la suprématie antique se recrutent surtout à la Cour et dans la génération classique (Boileau, Racine, La Fontaine, Bossuet, La Bruyère). Leurs adversaires sont plutôt des auteurs jeunes (Charles Perrault, Fontenelle), des mondains et des amateurs de genres nouveaux (opéra, contes, romans). Vers 1700 l’antagonisme s’apaise, sans victoire nette. Un épilogue a lieu en 1714-1716 à propos d’Homère (doit-il être apprécié tel quel ou adapté au goût du jour ?). Bien qu’il y ait eu en apparence deux camps bien tranchés, il s’agit surtout de rivalités de personnes et de cabales entre coteries, ce qui explique peut-être l’acuité de la lutte. Néanmoins quelques grands problèmes sont abordés. Par exemple l’opposition entre imitation, échappant aux modes éphémères, et innovation, tenant compte de l’évolution du monde. Elle pose