«Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais je sais qu’il n’y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième », cette citation énoncée après l’apparition de l’arme nucléaire en 1945, par Albert Einstein prix Nobel de physique et savant du XXème impose l’idée de dévastation du monde. Plus tard, après plus de quarante ans de confrontation idéologique, de crispations et de périodes de détente, la « Guerre Froide », vocable popularisé par Bernard Baruch, s’achève par une « victoire froide » du « monde libre » polarisé autour des Etats-Unis. Ainsi, la victoire du camp occidental devrait signifier le triomphe de la démocratie libérale sur les forces « du mal » et inaugurer le « Nouvel Ordre Mondial » esquissé par Georges Bush senior.
Précisons tout d’abord ce que nous entendons par l’inauguration, l’avènement d’un nouvel ordre mondial. Le nouvel ordre mondial est un concept géopolitique caractérisé par une ère de paix et de prospérité à l’échelle mondiale, reposant avant tout sur l’unification des pays. Il est clair que la vision d’Einstein est en opposition totale avec l’optimisme de Bush en le sens qu’elle prévoit une guerre en sous entendant l’arme nucléaire comme l’origine de la dévastation du monde. Nous retiendrons ici la notion d’optimisme selon Leibniz, à savoir, un état d’esprit qui perçoit le monde de manière positive. A l’issu de l’étude des textes proposés dans ce corpus les thèmes de l’armement nucléaire et de ses dérives, de la vision dépassée des relations internationales, et de l’instabilité internationale sont redondants.
Ce sujet et ce corpus nous amène donc à nous demander si l’arme nucléaire et l’unification pacifique du monde sont compatibles. Pour répondre à cette problématique nous exposerons ce qu’il devait être (1.1) et ce qu’il est advenu (1.2) pour expliciter les débats, problèmes théoriques causés (2.1) et étudier les alternatives possibles (2.2).

1 .1) L’idéal d’un ordre mondial unifié
Il est indispensable