A la suite de plusieurs cas d’injures à l’encontre de la famille royale et la censure d’une caricature du couple royal, en Espagne, la compatibilité entre démocratie et monarchie a été remise en cause par les républicains et l’extrême droite. Ces évènements ont poussé Juan Carlos Ier (18 juin 2014) à défendre publiquement le rôle de la monarchie parlementaire : "La monarchie a permis à l’Espagne de vivre sa plus longue période de stabilité et de prospérité en démocratie". La monarchie constitutionnelle (Une monarchie constitutionnelle est un type de régime politique qui reconnaît un monarque élu ou héréditaire comme chef de l'État, mais où une constitution limite ses pouvoirs) a, en effte, joué un rôle essentiel dans l’histoire démocratique de l’Espagne. Mais qu’en-est-il aujourd’hui ? La monarchie parlementaire tendrait-elle à s’effacer au profit de la présidentialisation du régime ? Tout d’abord, nous verrons le caractère honorifique de la monarchie constitutionnelle espagnole fondée sur le parlementarisme. Et enfin, nous observerons que malgré la menace de l’affirmation primo-ministérielle, la monarchie espagnole tente de remédier à ses travers.
Le caractère honorifique de la monarchie constitutionnelle espagnole fondée sur le parlementarisme.
La monarchie constitutionnelle a joué un rôle moteur dans la transition démocratique, en Espagne.
Le rétablissement de la démocratie résulte d’un double paradoxe.
Le premier paradoxe est que le rétablissement de la démocratie passe par l’abolition de l’antinomie traditionnelle entre démocratie et monarchie. Désormais une monarchie formelle coexiste avec une démocratie réelle qui n’a été rendue possible, rapidement et pacifiquement que par le roi.
Le second paradoxe provient de ce que le roi en question, Don Juan Carlos Ier, avait été choisi par le dictateur, Franco, dans l’idée de perpétuer une forme de régime autoritaire, et non de l’abolir pour consacrer une pleine démocratie. Une