Arthur Rimbaud est un poète majeur du XIXème siècle. En 5 ans, il a révolutionné la poésie aussi bien par ses thèmes parfois conventionnels que par ses formes innovantes. Ce dernier eut une vie pleine de rebondissement et d’inattendu/ d’expérience, marquée par son évolution poétique durant toutes ces fugues, qui l’amena à l’inévitable constatation que sa perception du monde différait d’une tout autre perception commune. Ainsi, il estimait qu’un poète devait être « voyant ». Nous nous demanderons donc ce qu’est un voyant. Après avoir montré que le poète est celui qui perçoit le monde différemment, nous présenterons que le voyant transfigure et récrée le mode. Dans un premier temps, le long chemin amenant à être un « voyant » a été entrepris par quelques poètes qui ont pour cela observer le monde différemment. En effet, Arthur Rimbaud et Francis Ponge ont tous deux dédié un poème à un objet, bien qu’ils soient banals et anodins pour toutes autres personnes. Un buffet a donc été l’objet du poème, intitulé pareillement. Ce meuble, bien qu’important dans une pièce, demeure tout de même un mobilier portant un intérêt restreint, servant principalement à entasser diverses choses. Néanmoins, il détient un sens caché plus profond : la nostalgie est, ici, exprimée à travers « un fouilli de vieilles vieilleries », « de dentelles flétries », en bref tout objet ayant un lieu avec un temps passé. De plus, la fuite du temps est représentée par toutes ces années écoulées durant lesquelles le meuble se tenait, immobile, à constater le temps qui passe. C’est également ce que fait Francis
Ponge en consacrant un poème à un cageot, faisant alors une description peu commune de cet objet dont l’indifférence habituelle fait qu’il soit un objet