Dissertation : « Je crois fermement que lorsqu’un peuple est en péril, la littérature compte plus que la science », Etiemble

Dès que l’être humain a compris le rôle de la communication pour la survie de l’humanité, il a utilisé toutes les formes de langage possible pour raconter ses espoirs, ses exploits, son observation du monde, ses tristesses, etc… Toutes ces émotions, qui construisent l’histoire d’un être humain, et toutes ces idées, qui rassemblent un groupe, puis un peuple ont été véhiculées par la littérature. Dans chaque mémoire, il y a des phrases transmises de génération en génération, qui ont formé un ciment commun : les valeurs morales et éthiques de notre société. Face à l’adversité, l’individu se réfugie dans ce socle fondateur de ces racines et croyances. Par rapport au pouvoir des mots, la science ne devient qu’un simple outil : elle nous est certes utile, mais ne nous parle pas. Elle nous procure un bien-être, mais elle ne nous émeut point ! Dès lors, on pourrait s’interroger de l’impact qu’ont la science et la littérature sur notre société et sur le comportement humain ? Laquelle nous permet de traverser un péril, ou une guerre, une catastrophe naturelle, une colonisation ou même un régime dictatorial ? Laquelle nous donne la force de surmonter nos peurs face à ces dangers, à ces remises en cause de nos fondements ?

La littérature apparaît comme une forme particulière de la communication, orale ou écrite, qui se propose d’exploiter toutes les ressources de la langue afin d’argumenter les effets visant à toucher un destinataire. En privilégiant la fonction esthétique, la littérature s’éloigne de cette fonction de diffusion utilitaire, qui se donne pour projet la transmission d’informations pour s’intéresser à la forme. De ce fait, elle est un art dont on a du mal à en tracer les limites, les frontières. Notamment, lorsqu’on s’intéresse à des écrits philosophiques, comme les œuvres de Platon, Epicure, Nietzsche, on est face à notre