Depuis la naissance de la littérature jusqu'au XXIème siècle, d'innombrables personnages de roman ont vu le jour sous la plume de bon nombre d'écrivains. Pendant longtemps, la majorité d'entre eux était de véritables héros, accomplissant des exploits et faisant rêver le lecteur par leur assurance, leur bravoure et la lutte acharnée contre le mal dans laquelle ils s'engageaient. Mais au fil du temps, le roman et ses personnages ont évolué, et beaucoup d'entre eux ont perdu l'aspect héroïque qui caractérisait jusqu'à lors le héros de roman. On a alors vu apparaître des "héros" ingrats, lâches, et cruels tels Rastignac, Mouret ou Du Roy, qui ont provoqué un élan de révolte chez certains écrivains qui proclament que "le roman doit ennoblir la vie et non la salir", et ont donné naissance à un grand débat : un héros de roman doit-il être moral et vertueux? Si dans une certaine mesure, il doit être moral, nous verrons dans un second temps qu'il est préférable que ce dernier soit immoral.

Tout d'abord, le héros de roman peut-être moral et vertueux de manière à donner envie au lecteur de s'identifier à lui, et donc de lui permettre de se sentir à la fois concerné et intéressé par le roman. En effet, même si la ressemblance est parfois loin d'être véridique, il est toujours plus agréable et parfois plus simple de se trouver des points communs avec un personnage aux multiples qualités, qui brille par son dévouement, son importance de la justice et sa loyauté. Quel homme n'a pas déjà rêvé d'être, au moins une fois dans sa vie, le chevalier Lancelot ? ce personnage mythique, créé au XIIIème siècle et héros du roman Lancelot du Lac, dont la bravoure, le respect des femmes et la loyauté fascinent et attirent le lecteur qui se prend parfois au jeu, s'imaginant à la place du héros, un sourire aux lèvres. De même, n'importe quelle jeune fille a certainement rêvé un jour d'être Fantômette, héroïne de Georges Chaumet, qui dotée d'une grande intelligence et d'un courage hors-pair