Dissertation : L’amour en plus d’Elisabeth Badinter
En quoi cet essai provoque-t-il la polémique ?

Cet essai fut publié en 1980. Une nouvelle philosophie est représentée au XXe siècle : l’existentialisme et le surréalisme. C’est une période de renouveau dans tous les genres, à cause des guerres mondiales, qui ont suscité beaucoup de questions et de réflexions chez les auteurs. Elisabeth Badinter, née en 1944, est une philosophe, spécialiste de la pensée des Lumières, qui lutte contre la « victimisation du genre féminin ». Sa réflexion réévalue la place de la femme dans la société. Aujourd’hui, Elisabeth Badinter est au cœur des débats sur la laïcité et l’éducation de demain. Elle a écrit de nombreux essais, notamment La femme et la mère, qui prolonge sa réflexion menée dans L’amour en plus ; ou encore Fausse route, où elle critique la dérive des mouvements féministes qui ont renforcé la victimisation de la femme. Elle prône alors le retour à une complémentarité des sexes. Dans son essai L’amour en plus, elle retient une attention particulière sur l’histoire de l’amour maternel du XVIIe au XXe siècle.

Nous avons donc le sujet de l’instinct maternel en tête. Est-il ici question d’un instinct qui procèderait d’une « nature féminine », ou bien relève-t-il d’un comportement social, changeant selon les époques, les mœurs, et les individus ? Le débat est alors lancé.

L’instinct est ancré en chaque femme. Il provient de leur nature. Elles sont en quelques sortes obligées d’aimer leur enfant.
Dès qu’une femme porte un enfant, ce n’est plus une femme, mais désormais une mère. C’est à partir du XVIIIe siècle que Rousseau change les habitudes des femmes, par ses nombreux livres. Il s’adresse aux mères. Elles acceptent leur rôle de « bonne » mère, surtout au XIXe siècle, demandant surtout un mode de vie assez élevé. Une nouvelle mentalité débarque : la femme pense qu’elle vit mieux si elle s’occupe de son enfant comme il se doit, ce dernier devient centre