Dissertation, l’impromptu de versailles
La comédie est un genre théâtral distrayant, provoquant le rire, qui fut longtemps critiqué et méprisé par les auteurs tragiques, étant considérée comme un genre mineur.
Molière, dramaturge du XVIIème siècle voulant “élever la comédie à un rang égal à celui de la tragédie” (R. Fernandez) répond à ses ennemis en jouant L’impromptu de Versailles (oct 1663), où il se moque de ses adversaires tout en dénonçant le rôle pédagogique de la comédie, “L’affaire de la comédie est de représenter, en général tous les défauts des hommes” (L’impromptu sc 4)
La comédie, a-t-elle pour seul rôle de critiquer les travers humains ?
Dans un premier temps, nous chercherons en quoi la comédie reflète les défauts des hommes, puis nous démontrerons que la comédie peut être autre chose.
Plusieurs auteurs écrivent des comédies qui, au second degré, sont des critiques d’une classe sociale. Le Sage avec Turcaret (1709) nous fait pénétrer dans le monde des financiers, à travers la comédie des mœurs, afin de dénoncer la puissance croissante de l’argent à son époque. Turcaret quitte son poste minable de laquais en s’enrichissant à force d’escroqueries. Ce personnage se montre mauvais mari, mauvais frère, coeur sans pitié et amant absurde. Il n’est pas seulement odieux : il est ridicule par le contraste de sa sureté et confiance qui cachent un être sot et suffisant, mais aussi par sa naïveté à l’égard de la Baronne, qui le trompe avec Le Chevalier. L’ironie de la scène de Turcaret et M. Rafle trahit une intervention de l’auteur, Turcaret révèle sa face, inhumaine, sans aucun scrupule. Tous ceux à qui il doit de l’argent s’inquiètent pour le paiement. En guise de réponse, il choisi une autre victime à qui il pourrait « emprunter » des sous et le cercle vicieux recommence. Par le rire, Le Sage sensibilise le spectateur à la terrible vérité du monde corrompu qui l’entoure. Le public est plongé dans l’illusion théâtrale, cette peinture des mœurs est la réalité de l’époque