Dissertation
Au fond, vous avez fait le plus difficile, réfléchir. Vous nous laissez le plus facile, agir. Dans le fond, dans le travail de la Commission, vous avez choisi le Président qu'il vous fallait. Je ne vois pas qui aurait pu commander un tel menu. Je vais vous dire très franchement ce que j'en pense.
D’abord je veux vous remercier, bien sûr, Jacques ATTALI et tous les membres de la Commission pour le travail remarquable que vous avez accompli. En général, quand on commence comme cela, ça commence mal, puisque la phrase suivante, on se distingue de ce qui a été proposé. Je veux dire que j’adhère à l’essentiel de vos conclusions. Si certains ont été effrayés par le contenu de vos propositions, moi je les trouve plutôt raisonnables dans l'essentiel.
Votre constat est un constat parfaitement raisonnable. Dans un monde qui change à très grande vitesse, la France a pris du retard alors qu’elle dispose d’atouts exceptionnels. Je mets au défi quiconque de dire que ce constat n'est pas raisonnable. Vous ajoutez qu'à force de tout réglementer dans les moindres détails, on a construit un véritable corset qui empêche la croissance, et que les conséquences de cette faiblesse de la croissance sont payées par les plus vulnérables. Constat incontestable.
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Vous nous dites que la rente est triomphante, que les inégalités sont plus criantes que jamais : les chiffres que vous rappelez en matière d’éducation sont un témoignage éclatant de l’échec d’un système prétendument égalitaire qui n’a fait qu’accentuer les inégalités. J’en cite un parmi tant d’autres : les enfants d’ouvriers composaient 25% des admis à Polytechnique dans les années 50, 1% aujourd’hui ! Et on trouve tant de gens pour nous dire qu'il faut continuer comme avant, dormir tranquillement et surtout ne rien changer ? Vous nous dites que