Dissertation
[I. Le roman imite la réalité]
Le roman est un genre privilégié d'imitation du réel. Nous verrons d'abord que romanciers comme critiques ont montré le pouvoir mimétique du roman, nous nous intéresserons ensuite aux moyens romanesque de l'imitation que constituent d'une part le développement d'un temps et d'un lieu spécifiques, d'autre part la construction du personnage romanesque.
Lorsque Aristote emploie le terme de « mimesis », il fait référence au théâtre, et aux procédés d'imitation qui lui sont propres. Pourtant, au XIXe siècle, les écrivains multiplient les réfénreces à cette théorie. C'est notamment Stendhal, décrivant le roman comme « un miroir qui se promène sur une grande route », ou encore Balzac, prétendant faire concurrence à l'Etat-Civil. Les critiques littéraires se sont aussi emparés de cette dimension. Auerbach a notamment nommé l'ouvrage qu'il consacre au roman européen Mimesis.
La mimesis, dans le roman, est permise par la création d'un espace-temps spécifique. Flaubert, dans l'incipit de L'Education Sentimentale décrit minutieusement le quai Saint-Bernard, l'Ïle de la Cité et Notre-Dame. L'emploi de l'article défini, dans ce texte, montre bien que les lieux évoqués sont censés être connus de tous. De plus, le choix de