La littérature québécoise des années quatre vingt à deux mille porte son regard sur l’intériorité plutôt que la politique. La littérature s’universalise durant cette période. Elle reflète les problèmes de la drogue, la solitude urbaine, les nouvelles familles et le choc culturel au Québec. Il est important de comprendre le type de conflit qui secoue le Québec à l’époque afin de pouvoir analyser les textes « La Petite et le Vieux » de Marie-Renée Lavoie et « Je voudrais qu’on m’efface » d’Anaïs Barbeau-Lavalette, œuvres qui ont été publiées en 2010. Les deux œuvres présentent deux personnages différents, qui, pourtant, se ressemblent sur certains niveaux concernant l’enfance. La situation familiale et le milieu de vie dans lequel les personnages doivent affronter la vie de tous les jours n’est pas facile. Les personnages principaux des œuvres respectives, deux jeunes filles habitant au Québec avec des situations familiales difficiles, ont la même vision de l’enfance. Cette vision est représentée par la façon dont est effectué le passage de l’enfance à l’âge adulte, l’expression de leur pessimisme face à la vie et l’envie de vivre une vie différente.
L’extrait du roman « Je voudrais qu’on m’efface » d’Anaïs Barbeau-Lavalette montre aux lecteurs le genre d’existence que mène Mélissa, le personnage principal de l’histoire. Au tout début de l’extrait, Mélissa contemple la tapisserie de sa chambre et qualifie la princesse qui y est représentée comme «trop maigre» avec une robe « trop longue » (p.28). Mélissa qualifie la princesse et le faon de la tapisserie comme un « triste duo » (p.28). Ainsi, le champ lexical de la tapisserie démontre que la protagoniste n’est pas satisfaite de l’enfance et éprouve un certain dédain envers ce que la tapisserie de « petite fille » représente. Quelques lignes plus tard, Mélissa déménage dans la chambre de sa mère car celle-ci ne reviendra plus à la maison. Cette action représente le passage de l’enfance vers l’âge adulte mais de