Le personnage de roman est un être de papier au cœur du récit. Pour le représenter, l’auteur utilise le portrait, qu’il soit physique, moral, social ou en action. Dans le cadre de notre objet d’étude « le roman et ses personnages », nous allons nous demander quel rôle jouent les portraits dans notre lecture des romans. Les descriptions des personnages sont-elles pertinentes, intéressantes et nécessaires, ou au contraire inutiles comme le prétendent certains ?
Dans un premier temps, nous verrons en quoi il est important pour le lecteur de disposer d’informations détaillés sur le personnage par le biais des portraits puis dans un second temps, on va déterminer quelles limites doivent avoir ces informations pour permettre le travail de l’imagination du lecteur et nous inviter à poursuivre la lecture.

Le portrait répond à la fonction informative et est donc important pour le lecteur.

Tout d’abord, le portrait permet de situer le personnage dans son monde, dans son époque. Par exemple, le héros de La Chartreuse de Parme de Stendhal, Fabrice Del Dongo, est décrit au début de l’œuvre sur le champ de bataille de Waterloo, à la suite de Napoléon. Fabrice représente le héros romantique, ambitieux et plein d’énergie, qui cherche une vie hors du commun auprès du personnage historique qu’il admire. Mais le portrait nous montre aussi Fabrice propulsé dans une bataille à laquelle il ne comprend rien, totalement en décalage par rapport à ce qui se passe autour de lui. La description permet donc ici d’évoquer un personnage type de la jeunesse du début du XIX siècle, à la fois plein d’ambition et de désillusions par rapport au monde qui l’entoure. Le portrait est donc souvent indissociable d’une époque qu’il permet de se représenter et de comprendre.

Le portrait peut également être social et permettre de renseigner le lecteur sur l’organisation de la société dans laquelle vit le personnage et sur ses actions à venir. Chez Flaubert par exemple, le