Dissertations Brunetie Re Angot
« Pour prétendre intéresser les autres aux souffrances de notre amour propre, il faut être vraiment peu ménager du leur. La littérature est impersonnelle, et ce qui est personnel n’est pas encore devenu littéraire » in « La littérature personnelle » La Revue des deux mondes.
Brunetière se place d’emblée du côté des lecteurs. Il passe d’un point de vue des lecteurs à une considération plus générale sur la littérature. Reproche de faire étalage de manière intimidante du moi de l’écrivain et de choquer les lecteurs. Défiance d’ordre moral laisse place ensuite à une défiance d’ordre esthétique. L’écriture de soi serait une sorte de degré zéro de la littérature.
Double critique morale et esthétique.
Présupposé du sujet : l’impersonnel est la condition de la littérarité de l’œuvre. On s’aperçoit très vite que ce terme d’impersonnel est radical, tranché et pose pb : qu’est-ce qu’une littérature impersonnelle ? La notion ne va pas de soi. Est-ce une littérature non personnelle ? Dépersonnalisé où le moi est un point de départ donc l’auteur tend à s’écarter ? Ou bien une littérature transpersonnelle où le moi peut être dépassé ?
Peut-on dire que l’impersonnalité est nécessaire en littérature ? Quelle est la place du moi en littérature ? La littérature doit-elle se débarrasser de tout ce qui est trop personnel ?
Si on peut admettre avec Brunetière que le moi peut choquer le lecteur et contrevenir à la valeur littéraire de l’œuvre on peut se demander si l’impersonnalité est l’unique critère, ce qui conduira ensuite à réhabiliter l’idée que la littérature est moins impersonnelle que transpersonnelle.
I. Disqualification du moi pour des raisons morale et littéraires
Brunetière retrouve une vieille défiance vis-à-vis de la littérature personnelle, allusion à « l’amour propre » revoie aux moralistes classiques, Pascal « le moi est haïssable », « le saut projet que Montaigne a de se peindre ».
En faisant étalage de ses souffrances