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I Notes sur le livre
A. Le titre
Temps d’écriture très long : dès 1935, Camus rédige des notes, conserve des anecdotes, des idées pour le roman auquel il ne s’attelle définitivement qu’en 1939. Plusieurs titres : au départ, Meursault, puis La pudeur, Un Homme Libre, Un homme heureux, Un homme pas comme les autres. On voit à travers les différents titres l’évolution du contenu du roman, dont ils révèlent les différentes réflexions et les différents thèmes. Intéressant de voir les facettes assez opposées de Meursault à travers les adjectifs utilisés. NB : Camus signe ses articles dans Le Soir républicain du pseudonyme Jean Meursault : un nouveau « Mme Bovary c’est moi ! ».
Quelles sont les différentes significations que l’on peut donner au titre ? Pourquoi L’étranger ?
Qui est d’une autre nation : M est un Français qui vit en Algérie.
Qui n’appartient pas à un groupe (social, familial) (différent, distinct, isolé) : ne respecte pas les conventions sociales (deuil, fume à l’enterrement, relation avec Marie et film le lendemain).
Etranger à quelqu’un, inconnu : M nous parait étrange (différent de « étranger ») : On ne le connaît pas bien à la fin et les autres personnages non plus. Etranger à lui-même (il ne se reconnaît pas dans le miroir, il est sérieux alors qu’il sourit).
Etranger à quelque chose : indifférent devant son patron, devant Marie 69-70, déconcerte son avocat, indifférent à la mort de sa mère (ça m’est égal).
Mais, avant son jugement, M ne se sent pas un étranger : il est en accord avec la nature (il aime la mer, le soleil). Il ne se pose pas de questions à propos des rapports humains, il les vit et s’en étonne (quand Raymond lui offre son amitié ou Marie son amour). Sa passivité peut nous sembler étrange (passe des journées entières à son balcon ; routine bureau-manger ; ne vit plus que dans une seule pièce ; ne descend pas chercher du pain…).
Changement avec le procès : M se sent étranger, impression