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Dissertation

Problématique : Le théâtre est-il seulement un art de l’artifice ou arrache-t-il le masque du mensonge et de l’hypocrisie ?

Souvent, l’art théatral et la notion d’artificiel ont été associés. En effet, il est juste d’affirmer qu’à l’origine le théâtre n’est qu’une mise en scène, répétée, organisée et montée afin de créer l’illusion la plus parfaite de la réalité. Aucune spontanéité n’a lieu d’être, car tout a été réfléchi et préparé auparavant. Bien que les personnages, le contexte ou les intrigues puissent nous sembler réelles, ils resteront seulement le fruit de l’imagination d’un auteur : c’est ici la définition même de ce qu’est l’art de l’illusion.
Le théâtre est-il, cependant, seulement l’art de l’artifice, le créateur de l’illusion ? Ou est-ce un moyen efficace de s’approcher du réel ? Cela revient à se demander quel est le rapport entre le théâtre et la réalité, et ainsi de savoir si les ceux-ci sont liés aussi étroitement qu’il n’y paraît.
Nous étudierons dans un premier temps les liens étroits qui rassemblent théâtre et illusion, puis le fait que le théâtre ait la capacité d’arracher le masque de l’hypocrisie.

De nombreux dramaturges, de toutes les époques, n’auront aucune hésitation à s’extirper du réel grâce à une intrigue, ou encore un contexte, appartenant au monde mystérieux du rêve, ou bien à une imagination folle et débridée. Par exemple, le célèbre Songe d’une nuit d’été de Shakespeare met en scène une intrigue se déroulant au royaume des fées, gouverné par la reine Titania et le roi Obéron. La pièce se termine de manière énigmatique, floutant les frontières entre fiction et réalité : les spectateurs se réveillent en effet d’un étrange rêve à propos du royaume des fées. Dans un autre style que Shakespeare, Beckett, avec Oh les beaux jours, nous immerge dans un monde complètement surréaliste, recentré sur une seule femme, enfouie dans une sorte de monticule terreux qui l’aspirera de plus en plus au fur et à mesure