Dans son œuvre intitulé Qu'est-ce que la politique? , Hannah Arendt écrit que pendant la période antique à Rome, la societas romana devait une grande partie de son existence aux ennemis vaincus lors des campagnes. Ainsi, la volonté d'hégémonie des romains était nécessairement accompagnée d'une volonté bien plus profonde, celle d'alliances avec les autres peuples en vue de créer cette société romaine civilisée et porteuse de valeur.
Elle conclue par l'affirmation suivante: «Rien ne devait arriver dans une guerre qui rendait la paix impossible par la suite». Cette notion de paix, indéniablement liée à celle de la guerre est à mettre en parallèle avec la présence marquante de la religion au sein de l'empire de Rome. Nous nous demanderons qu'elles relations entretiennent ces trois notions et en quoi constituent elles le fondement de cette société?
La réponse, basée sur la citation d'Hannah Arendt, sera formulée en trois temps successifs. Tout d'abord, les relations étroites qu'entretiennent la guerre avec la religion seront abordées sous différents aspects, puis l'idée de la guerre juste sera explicitée, pour terminer par analyser la pax Romana et ce qu'elle implique.

I/ La guerre et la religion: deux notions inséparables.

A)Les fêtes religieuses

-Rythmes saisonniers de sacralisation et de désacralisation militaires (printemps/automne).
-Moment de clôture et d'ouverture annuelles.

Différentes cérémonies:
-En mars, les Saliens (prêtres romains voués au culte de Mars) réalisent danses sacrées.
Invocation de Mars, mais aussi de Jupiter et de Janus.
-27 février et 14 Mars: EQUIRRIA. Courses de chevaux sur le Champ de Mars, chevaux purifiés et sacralisés avec l'ouverture de la campagne.
-Le 23 mars et le 23 mai. TUBILUSTRIUM. Purification + sacralisation des trompettes de guerre.
-15 Octobre, retour de la campagne d'été: mise à mort du «cheval d'octobre» à l'autel de Mars.
-19 Octobre: l'ARMILISTRIUM: cérémonie de purification des armes au retour des