Il s'agit d'un journal intime dont l'auteur, d'une incroyable maturité pour ses 13 ans, s'attèle à la rédaction dans une atmosphère de clandestinité, de peur, de tristesse et d'ennui. L'ouvrage n'étant pas destiné à etre lu, quoi de plus naturel que ces maladresses, ces longueurs et ces détails injustement qualifiés d'"inninteressants"? Confus, immédiat, spontané, le récit n'a qu'une parole: Etre à la hauteur de la vérité. Ce qui suscite avant tout l'émotion, c'est cette authenticité. Non, rien n'a été laissé de coté, pas meme les amourettes d'adolescente et les conflits familiaux. C'est qu'ils font parti de la guerre eux aussi, c'est que cette guerre n'a pas été qu'une extermination permanente, c'est qu'Anne Frank ne dramatise rien de ce qui fut mais dénonce la misère quand elle doit l'etre. Plus qu'une preuve et qu'un patrimoine historique, ce journal est un voyage au coeur du sentiment humain. Comment la guerre a-t-elle pu etre vécu par une jeune fille juive enfermée entre 4 murs. Ceci n'est qu'un point de vue, qu'un témoignage, qu'une histoire. En bref, la psychologie d'une enfant balottée entre "joie céléste et tristesse immortelle". Il y eut d'autres témoins de cette sombre période, des plus blessés, des plus chanceux, des morts, mais rares sont ceux qui ont su faire entendre leur voix. Un seul mot pour cette oeuvre: