documents sur l'art et la guerre
Ils sont français, ou étrangers, parce que Paris a attiré de nombreux artistes entre les deux guerres, et que certains, originaires d’Allemagne, d’Espagne ou d’Europe de l’Est, ont fui les persécutions antisémites et politiques pour trouver refuge en France.
Quand la France est occupée, les artistes se comportent finalement comme l’ensemble de la population du pays : quelques-uns se compromettent avec l’occupant, peu résistent véritablement, la plupart continuent à produire comme ils peuvent, en se cachant, en s’exilant ou en adoptant profil bas.
Les artistes en France : de la collaboration à la résistance
Parmi les premiers, on peut citer André Derain : il sera déconsidéré parce qu’il répond à l’invitation d’un voyage officiel en Allemagne en 1941, avec Van Dongen et Vlaminck. Ce dernier, un an plus tard, écrira des horreurs sur Picasso, le traitant de "Catalan à figure de moine, aux yeux d’inquisiteur" et l’accusant d’avoir "entraîné la peinture française dans l’impasse".
Ces trois artistes font partie de ceux qui sont exposés en 1942 au Musée d’art moderne, expurgé de tout art « dégénéré ».
Un certain nombre d’artistes, comme Matisse, Bonnard ou Rouault, restent loin de Paris, en zone sud, continuant à peindre mais sans exposer ni vendre. Les conditions économiques sont difficiles, c’est parfois avec les moyens du bord qu’ils peuvent poursuivre leur art.
Pablo Picasso L’aubade, 1942, Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou, Paris
Pablo Picasso L’aubade, 1942, Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Christian Bahier / Philippe Migeat © Succ
Picasso s'enferme pour peindre
Picasso, lui, reste à Paris. On lui a